Histoire & Géographie

Les élèves de 1°L/ES rencontrent des anciens résistants de la seconde guerre mondiale

Par ANNABELLE LAVIT, publié le samedi 16 décembre 2017 12:24 - Mis à jour le samedi 16 décembre 2017 13:27

                       Dans le cadre du "parcours citoyen" et du concours nationale de la résistance et de la déportation (CNRD), les élèves de 1°L/ES ont pu visiter le 17 novembre 2017 le musée de la résistance et de la déportation de Tarbes.

                     A cette occasion, une rencontre riche et fructueuse a été organisée avec Mme Hèches (fille de Gaston Hèches du réseau Edouard et de "Thomas line", âgée de 15 ans en 1940).

                     Mardi 21 novembre 2017, en partenariat avec l'ONAC, Monsieur Jean Dupuy du régiment de Bigorre, est venu au lycée, rencontrer les élèves pour deux heures d'échanges.

                  

  • Le parcours de Monsieur Jean Dupuy: compte-rendu rédigé par une élève de 1°L/ES :

« Monsieur Jean DUPUY était un jeune résistant tarbais.

Lycéen engagé durant la guerre, il a aujourd’hui 92 ans et est à 60 % sourd à cause d’une blessure de guerre (explosion d’une mine).

Durant la guerre, il habitait à Aureilhan.

En 1940, il avait 15 ans. La défaite française a été un véritable « bouleversement national ».

Le Maréchal Pétain, à la tête du pays avait une image réconfortante (L’illustre militaire de la 1ère guerre mondiale). Ainsi, son entourage avait globalement confiance en lui, jusqu’au jour où le Maréchal Pétain serra la main à Hitler (Montoire). Cela a été pour Jean Dupuy une marque de collaboration et une preuve de la soumission française.

Le régime de Vichy supprimait les libertés et beaucoup de lycéens comme lui voulaient « agir ». D’après les jeunes de cette époque, l’engagement c’est « bouger ».

Petites anecdotes de Jean DUPUY :

- Lui et un ami, ont réussi à peindre (en soirée) la façade d’une maison d’un de ses voisins proche des miliciens.

  - Durant le couvre feu, il avait son copain qui aimait beaucoup provoquer les allemands. Un soir, il était resté dehors en les attendant au coin d’une rue pour que les Allemands le voient. Ainsi, il a attendu qu’ils se rapprochent pour prendre des chemins de traverses afin de rentrer chez des amis.

Des tracts se fabriquaient et se diffusaient pour contrer la censure.

Afin de protéger sa famille, pour éviter qu’elle ne s’inquiète, il cachait à ses parents ce qu’il faisait. La priorité pour beaucoup de familles était de se nourrir et sa mère lui laissait souvent son pain au détriment de sa faim à elle.

En 1943, les maquis devenaient plus nombreux (cela est une réponse des jeunes au STO – service du travail obligatoire).

A l’âge de 16 ans, il a pris les armes : « j’étais un jeune parmi les jeunes, indigné par la poignée de main entre Pétain et Hitler »

Ainsi, il a participé à certaines actions (transports d’armes, affiches…). Il nous a fait part que les maquis intégraient aussi des individus de différentes nationalités. Après la libération de Tarbes, il contribua au sein du régiment de Bigorre à repousser l’ennemi jusqu’en Charente à Royan où il a été blessé (explosion d’une mine).

La classe de 1°L/ES remercie chaleureusement Monsieur Jean Dupuy pour ce riche échange. »

Marie R. (1°L/ES)